Chambre des conseillers : une conférence pour lier investissement, emploi et gouvernance territorial

Les travaux d’une conférence autour du thème "L’investissement, l’emploi et la transformation structurelle au Maroc" se sont ouverts, mercredi à la Chambre des conseillers, avec la participation de parlementaires, d’experts, d’académiciens et de représentants des secteurs et institutions publiques.
Organisée par le Groupe de travail thématique chargé de l’évaluation des politiques publiques relatives à l’investissement et à l’emploi, cette conférence vise à instaurer un cadre de réflexion collective, pluridisciplinaire et multipartite en vue d’examiner les liens entre l’investissement, l’emploi, la gouvernance territoriale et la valorisation des compétences.
Il s’agit également d’analyser en profondeur les dynamiques entre les grandes politiques macroéconomiques, le climat des affaires et l’évolution de l’emploi au Maroc, afin de mettre en lumière les choix stratégiques destinés à parvenir à une croissance inclusive et durable. Cette rencontre constitue aussi une occasion pour mettre en avant les expériences pionnières et créatives à l’échelle nationale et internationale, ainsi que pour évaluer l’efficacité du cadre institutionnel et juridique encadrant l’investissement et le marché de l’emploi à travers l’identification des avancées réalisées et des obstacles persistants.
À travers quatre axes majeurs, cette rencontre aborde les leviers indispensables pour une réforme en profondeur du système éducatif et de la formation professionnelle afin de mieux aligner les compétences et les qualifications disponibles avec les exigences du marché du travail.
S’exprimant à cette occasion, le vice-président de la Chambre des conseillers, Lahcen Haddad, a souligné que le Maroc consolide sa position en tant que destination d’investissement fiable et attractive, notamment grâce aux réformes successives et à l’amélioration constante du climat des affaires, rappelant qu’en 2020, le Royaume a occupé la 35e place dans le classement de la Banque mondiale pour la facilité de faire des affaires.
Selon les rapports "Africa Wealth" sur la richesse en Afrique, a-t-il poursuivi, le Maroc fait partie des cinq plus grands marchés du continent, soulignant que ces indicateurs révélateurs "reflètent le potentiel du Royaume en tant qu’environnement sûr et porteur pour les investisseurs".
Dans ce sens, M. Haddad a également mis en exergue les défis structurels qui freinent cette dynamique, notamment "la centralisation excessive des décisions administratives", "l’absence de coordination efficace entre les politiques publiques", ainsi que "les capacités de gestion limitées au niveau régional". Afin de faire face à ces problématiques, il a plaidé en faveur de l’adoption d’une vision intégrée fondée sur un transfert effectif des compétences et des ressources vers les régions, la création d’un mécanisme de coordination permanent entre l’État et les conseils régionaux, outre le renforcement des ressources humaines et logistiques des Centres régionaux d’investissement afin de les ériger en véritables acteurs de la dynamique territoriale.
De son côté, le parlementaire Abdelkader El Kihal a affirmé qu’au cours de la dernière décennie, l’investissement et l’emploi ont constitué des priorités majeures des politiques publiques au Maroc.
Dans une allocution au nom du groupe de travail thématique chargé de l’évaluation des politiques publiques relatives à l’investissement et à l’emploi, M. El Kihal a souligné que la création de ce groupe découle d’une conviction profonde partagée par les différentes composantes de la Chambre des conseillers, selon laquelle l’investissement et l’emploi constituent des leviers fondamentaux pour le développement durable et un cadre stratégique qui traduit les ambitions du Maroc en matière de progrès et de prospérité, conformément aux Hautes Orientations Royales.
Il a, par ailleurs, rappelé que les gouvernements successifs ont entrepris de nombreuses réformes, notamment dans le cadre des travaux de la Commission nationale de l'environnement des affaires (CNEA).
Le parlementaire a précisé que le groupe de travail thématique a organisé, à ce jour, plus d’une dizaine de séances d'écoute avec des acteurs gouvernementaux, des institutions publiques stratégiques, des partenaires sociaux, des collectivités territoriales et d’autres parties prenantes en vue de recueillir leurs analyses, évaluations et points de vue sur les plans et stratégies d’investissement et d’emploi mis en œuvre au cours des dix dernières années, dans une perspective d’appréhension globale du dossier.
Il a indiqué que le groupe s’est également consacré à l’analyse approfondie des rapports nationaux et internationaux relatifs à l’investissement et à l’emploi en vue de "décrypter les données officielles et de les analyser, afin que le rapport final reflète objectivement la réalité sur le terrain".