Lutte anticorruption : Benalilou appelle à privilégier une culture d’évaluation des impacts
Le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou, a appelé, lundi à Salé, à faire prévaloir une culture d’évaluation de l’impact des politiques anticorruption, afin de favoriser une transformation efficace des comportements et de renforcer le capital de confiance dans l’action publique.
Intervenant à l’ouverture d’une Journée d’étude sur l’évaluation de l’impact des politiques anticorruption, M. Benalilou a indiqué, à cet égard, que le projet de “Guide national d’évaluation de l’impact”, soumis au débat public, procède d’une volonté sérieuse d’instaurer une nouvelle culture prônant l’évaluation rationnelle des politiques, fondée sur les preuves.
Ce guide, qui marquera un tournant culturel et institutionnel dans le processus de promotion de la probité et de la lutte contre la corruption, est de nature à baliser la voie à une nouvelle ère de gouvernance, a-t-il poursuivi, ajoutant que ce document devra rompre avec les modes classiques d’évaluation, en jetant les bases d’une méthodologie avancée qui fait de l’impact l’unique critère de réussite.
En effet, l’impact implique “une transformation des comportements, une baisse du coût de la corruption, une hausse du niveau de confiance publique et une amélioration du rendement des prestations publiques”, a-t-il soutenu.
Dans ce cadre, le président de l’INPPLC a relevé que le Maroc a accumulé, depuis des années, de multiples réformes et initiatives en matière de lutte contre la corruption, appelant, toutefois, à adopter une approche fondée sur la mesure des résultats et l’évaluation de l’impact de ces efforts.
De son côté, la Cheffe du Bureau du Conseil de l’Europe au Maroc, Mme Carmen Morte Gomez, a indiqué que cet événement, qui marque une étape importante dans la coopération entre les deux institutions, est l’occasion de débattre d’une question centrale inhérente aux paradigmes d’évaluation, de façon crédible et rigoureuse, de l’impact réel des stratégies et politiques anticorruption.
La responsable européenne a relevé qu’une telle question n’est pas seulement technique mais stratégique, notant qu’une “politique anticorruption dont l’impact est avéré devient un puissant levier de restauration de la confiance publique”.
Mme Morte Gomez a également réitéré la disposition du Conseil de l’Europe à accompagner le Royaume, l’objectif étant d'”élaborer ensemble une approche robuste, opérationnelle et réaliste “en matière d’évaluation des politiques anticorruption.
Organisée par l’INPPLC en partenariat avec le Conseil de l’Europe, cette Journée d’étude de deux jours s’articule autour de plusieurs panels thématiques traitant notamment du cadre normatif international, de la distinction entre le suivi administratif et l’évaluation d’impact, ainsi que de la théorie du changement appliquée aux stratégies anticorruption.
Cette rencontre, animée par des experts nationaux et internationaux, sera également marquée par la présentation du “Guide pratique d’évaluation de l’impact des politiques publiques de lutte contre la corruption” et de la cartographie des données y afférentes, ainsi que par l’exposition de cas pratiques d’évaluation menés au Maroc.