Santé visuelle : le SNOLM lance une campagne nationale de dépistage gratuit du diabète oculaire
À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée le vendredi 14 novembre, le Syndicat National des Ophtalmologistes Libéraux du Maroc (SNOLM) invite tous les cabinets et cliniques d’ophtalmologie du Royaume à participer à une action nationale citoyenne de dépistage gratuit de la rétinopathie diabétique.
Cette initiative, organisée en partenariat avec la Société Marocaine d’Ophtalmologie (SMO) et la Société Marocaine de Pathologie Vitréo-Rétinienne (SMVR), s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints de la profession pour prévenir la cécité évitable et renforcer l’accès précoce au diagnostic des complications oculaires du diabète.
Un geste citoyen et préventif pour la santé visuelle
La rétinopathie diabétique constitue l’une des principales causes de malvoyance et de cécité évitable au Maroc. Souvent silencieuse dans ses premiers stades, elle peut évoluer rapidement vers des atteintes irréversibles si elle n’est pas dépistée à temps. « À un stade précoce, la rétinopathie diabétique se traite efficacement et permet de préserver la vision. Lorsqu’elle est diagnostiquée tardivement, les séquelles deviennent malheureusement définitives », explique Dr Bachiri, vice- président du SNOLM.
Le dépistage ophtalmologique régulier – Fond d’oeil annuel – reste le meilleur moyen d’éviter la cécité liée au diabète.
Cette campagne s’adresse à tous les patients diabétiques, mutualistes ou non, invités à se présenter le 14 novembre dans les cabinets et cliniques participant à l’opération pour un examen gratuit du fond d’œil.
Un plaidoyer pour l’accès à des traitements abordables
Au-delà du dépistage, le SNOLM rappelle que la prise en charge de la rétinopathie diabétique nécessite souvent des injections intravitréennes Or, au Maroc, le bévacizumab (Avastin) — médicament largement utilisé à l’international pour ces pathologies — n’est toujours pas officiellement autorisé pour un usage ophtalmologique, bien qu’il soit scientifiquement validé et 20 fois moins coûteux que les alternatives commerciales. « Nous demandons un cadre légal clair pour permettre l’utilisation encadrée de l’Avastin, comme c’est déjà le cas en France, au Royaume-Uni , aux États-Unis et en Tunisie. Ce médicament sûr et économique permettrait à des milliers de patients diabétiques de bénéficier d’un traitement efficace à moindre coût »,souligne Pr Baha Tarik, vice- président du SNOLM.
L’absence de ce cadre prive de nombreux patients d’un accès équitable à un traitement essentiel et place les praticiens dans une situation d’incertitude réglementaire. Le SNOLM, la SMO et la SMVR ont conjointement adressé un mémorandum aux autorités de santé pour demander une autorisation dérogatoire nationale de son utilisation en injection intraoculaire (IVT). « Notre combat est celui de la vue pour tous. Prévenir la cécité et rendre les traitements accessibles, c’est agir à la fois pour la santé, la dignité et la justice sociale » conclut Dr Miriam Wafi, présidente du SNOLM.
