La Banque centrale prévoit une croissance de 4,4% en 2017 et maintient le taux directeur à 2,25%

Le Conseil de Bank al-Maghrib a tenu ce 20 juin sa 2ème réunion trimestrielle de l’année 2017. Le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l’exercice 2016 a été examiné, de même qu’une analyse a été faite de l’évolution récente de la conjoncture économique et des prévisions macroéconomiques établies par la Banque pour deux prochaines années. A la lumière de cela, le niveau actuel de 2,25% du taux directeur reste approprié et donc inchangé.
L’inflation. Le Conseil a noté que l’inflation est revenue à 0,3% en avril après 1,3% en moyenne au premier trimestre, résultat essentiellement d’une forte baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils. Sur l’ensemble de l’année 2017, elle ressortirait à 0,9% en moyenne avant de s’accélérer à 1,6% en 2018. Sa composante sous-jacente devrait augmenter à 1,6% en 2017 et atteindre 1,9% en 2018, sous l’effet de l’amélioration de la demande intérieure et de la hausse de l’inflation chez les principaux partenaires.
La croissance. Après s’être limitée à 1,2% en 2016, la croissance devrait s’accélérer selon les prévisions de Bank al-Maghrib à 4,4% en 2017. Portée par un rebond de la production céréalière, estimée par le ministère de l’Agriculture à 102 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole marquerait une hausse de 13,4%, tandis que le rythme du PIB non agricole s’améliorerait de 3,1% à 3,3%.
En 2018, la reprise des activités non agricoles se poursuivrait avec une croissance de 3,6% et, sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne, la valeur ajoutée agricole enregistrerait un léger recul de 0,9%, la croissance globale devant ainsi revenir à 3,1%.
L’emploi. Sur le marché du travail, après une baisse en 2016, la population active a enregistré au premier trimestre 2017 un accroissement annuel net de 172.000 demandeurs d’emplois et le taux d’activité s’est quasiment stabilisé à 47,5%. En parallèle, l’économie nationale a créé 109.000 postes dont 45.000 au niveau des services et 28.000 dans l’agriculture.
Le taux de chômage a ainsi augmenté de 0,3 point à 10,7% au niveau national et de 0,7 point à 15,7% en milieu urbain.
La balance commerciale. Le déficit commercial des biens s’est creusé en glissement annuel de 9,1 milliards de DH sur les cinq premiers mois de l’année, sous l’effet principalement d’une importante hausse de la facture énergétique et, dans une moindre mesure, de la poursuite du rythme élevé des acquisitions de biens d’équipement.
Le déficit budgétaire. Il s’est allégé de 9,9 milliards à fin avril par rapport à la même période de 2016, résultat principalement d’une hausse de 6,8 milliards du solde positif des comptes spéciaux du Trésor. Les dépenses globales ont connu un léger alourdissement de 0,4%, recouvrant en particulier un accroissement de la charge de compensation et une diminution de l’investissement du Trésor. En parallèle, les recettes ordinaires ont augmenté de 4,5%, résultat d’une amélioration des rentrées.